Je viens de sortir de la lecture de : «
L’INVENTION DU SCENARIO –
Créer et structurer son récit » de Luc Dellisse et je vous propose un parallèle avec l'écriture de nos improvisations (//)
Il s’agit ici de s’interroger sur l’écriture du scénario et ses techniques. L’auteur propose des pistes à l’écriture de n’importe quel scénario pour le cinéma. Il place au centre de la création l’envie d’écrire des histoires.
// Placer l'envie d'écrire des histoires au centre de nos improvisations... voilà une piste précieuse.
« Créer et structurer son récit… »La structure a toujours tendance à gratter sous les encolures des adeptes de spontanéité que nous sommes… mais tentons l’expérience de tourner la page de couverture…
Et hop, la démangeaison s’estompe un peu en lisant la citation du préambule :
« La muse vient pendant que vous êtes à l’œuvre. Pas avant, Ne l’attendez pas. Commencez sans elle – Robert Ebert » ; Mais ça commence à me parler cette histoire, je vais tenter le parallèle avec l’improvisation…
L’auteur part du principe qu’il faut commencé à écrire sans savoir où l’on va, ne pas chercher à connaitre à l’avance les détails de l’histoire mais plus de s’attacher aux rapports entre les personnages en situation.
// Comme pour l’improvisateur ne pas attendre d’avoir toute l’histoire dans sa tête. Partir d’un point et suivre la piste.Partir d’un sujet que l’on souhaite traiter ou d’une commande.
// Le plus souvent dans nos concepts, nous répondons à une commande du public (le thème).Le public donne le sujet !Mais le sujet n’est rien, le traitement est tout !
Le choix du point de départ devient excitant, comme allons-nous traiter le sujet ?
Pas forcément chercher le départ original, l’auteur précise que « Tout est toujours vieux et neuf à la fois ».
Le point départ trouve souvent sa source dans la simplicité, une situation claire, stable pour servir de tremplin.
// Savoir qui est sur scène, nommer les protagonistes et les enjeux. Poser comme base de faire comprendre la situation, après arrive le plaisir du jeu.Il propose alors ensuite d’explorer cent pistes différentes, les reprendre et les faire bifurquer, explorer le champ des possibles à partir de la plateforme (situation) de base.
// Vous avez déjà eu l’impression de rejouer sans cesse certaines scènes (accouchement, braquage, dispute, etc.) et même de vous entendre dire ou penser : « oh non pas encore ça ! ».
Pourtant, ce n’est qu’un point de départ, il y a mille traitements possibles. On pourrait imaginer de tester ce fonctionnement en atelier, de se pousser à partir d’une situation « sempiternelle » et de la recommencer sans cesse pour explorer différents développement.Quand on parle de point départ, on pourrait également dire angle d’attaque, voir une même scène de plusieurs manières.
Toutes les pistes sont bonnes, une réplique, un détail et le focus change, comme un petit bout de laine qu’on se met à tirer.
// Reprenons la proposition d’exercice, on pourrait alors s’amuser à rajouter le consigne de recommencer les scènes mais de se focaliser à chaque fois sur un mot, un geste ou un détail pour modifier la situation en place, encore et encore. Le changement pourrait même aller jusqu’à changer les improvisateurs, pour augmenter les angles d’attaque.Quand on bloque sur scène, prendre le temps d’ouvrir son champ de vision et de trouver un autre angle d’attaque.
Mais revenons à notre histoire de structure, le premier pas est donc la situation et les relations entre les personnages, la deuxième étape le traitement, l’angle d’attaque et ensuite ?
Ensuite, il faut avoir conscience de vouloir raconter une histoire et être convaincu par la scène qui s’écrit (se joue).
// Rien de pire qu’un improvisateur frileux, qui avance à tâtons, c’est l’histoire du siècle et vous êtes la personne la plus à même de la vivre avec votre partenaire.L’auteur précise que le point de départ doit être clair et simple sinon l’exposition va être longue. Il donne l’exemple des débuts difficiles des scénarios futuristes ou historiques, l’exposition devient bien trop bavarde pour placer tous les éléments du contexte.
// Tiens, c’est peut-être pour ça qu’on autant de mal à faire des impros sciences fictions ? en dehors de l’aspect des effets spéciaux.Le spectateur doit avoir rapidement une idée précise de ce qu’on lui présente afin de pouvoir encore plus facilement le surprendre sans le laisser sur le bord de la route avec une exposition trop confuse.
Ensuite l’auteur présente la notion de déclencheur, de révélateur et du protagoniste.
// Le déclencheur ressemble à la notion de Tilts ou de switch Un choc, un incident, une émotion, une surprise, une rencontre vient bousculer l’ordre établit, bousculer l’équilibre de la plateforme.
// L’improvisateur doit donner de l’importance au déclencheur, quelque chose se passe et c’est important, ça me touche et ça me transforme ! A suivre….