A la manière de Georges FEYDEAU - 1er séance
1) Le point sur les idées reçues sur la catégorie : en cercle assis-C’est quoi pour vous le théâtre de Feydeau ?
-Quelle époque ?
-Quels personnages y rencontre t on ?
-Comment traiter cette catégorie en improvisation ?
2)Définition de la catégorie dans différentes ligues :Le théâtre de boulevard est une comédie légère, fertile en intrigues et en rebondissements. Elle repose sur des séries de quiproquos et des hasards. Feydeau et Labiche sont les maîtres dans ce domaine. Des portes qui claquent et un amant dans le placard.
Exemple de personnages : Mari, femme, amant, maîtresse, majordome, soubrette, avocat, prêtre
IMPRO en comparée avec caucus (Impro stéréotypé) - 2 équipes
Je vous propose de partir de ces deux premières impros pour décomposer la catégorie en faisant un zoom sur les différentes particularités du Vaudeville et les mettre en pratique à chaque étape en improvisant.
On va rester avec les mêmes équipes pendant tout l’entraînement pour développer des réflexes de jeu et utiliser des canevas de jeu comme thème.
3)Interviews3 visions complémentaires de la catégorie pour avoir une définition du style Feydeau :
Extrait vidéo n° 1 : Metteur en scène Tailleur pour dames
On en retient :
- Ivresse du jeu à la Feydeau.
- La mise en évidence du burlesque.
- Précision des préparations et des péripéties.
- Une température des personnages (Fièvre).
- Situation de départ avant le rouleau compresseur.
Extrait n° 2 : Francis PERRIN
On en retient :
-La notion de désir.
-L’art du dialogue et du bon mot.
-Les personnages n’ont qu’un seul but.
-Les personnages qui ne doivent pas se rencontrer, se rencontrent.
-Rythme de jeu
Extrait n° 3 : Bernard ALANE
On en retient :
-Théâtre de la frustration sexuelle – rien n’aboutit.
-La fièvre du jeu, les personnages sont bousculés par el rythme.
-Importance des préparations.
IMPRO en comparée avec caucus x2 avec Canevas
4)L’époque et les mœurs de la fin du 19ème siecle (1860-1900)Je vous propose de parler un peu de l’époque et des mœurs afin de comprendre la motivation et les réactions des personnages sans anachronisme durant le jeu.
Le Second Empire (1852-1870) puis la Troisième République (1870-1940)
La technologie :
-Télégraphe de Morse en 1845.
-Invention du téléphone par Bell en 1876
-Clément Ader crée le premier avion en 1890.
-Mise au point du moteur à explosion par Otto en 1876, ce qui donne naissance à l'âge industriel de l'automobile
-invention du cinéma par les frères Lumière en 1895.
-Edison invente l'ampoule électrique en 1879
Donc pas de téléphone dans les maisons, lampes à Huiles, moyen de locomotion : cheval et train à vapeur, communication à distance par courrier ou télégramme…. Pas d’I-phone ni de télévision.
Les mœurs :
L’homme :Père de famille honnête et droit, incarne le bon sens.
C’est l’homme qui subvient aux besoins de la famille.
La femme :Pour les Républicains de 1848, les femmes doivent se contenter de la famille, en raison de leur infériorité physique et intellectuelle, de leur manque d'instruction, de leur dépendance économique et juridique de leur mari lorsqu'elles son mariées.
La femme doit être jolie, modeste et surtout vertueuse.
Les femmes sont essentiellement des maîtresses de maison (peu de sortie et seulement 1 dîner par semaine).
En général :Pas de transgression des tabous.
Chacun reste à sa place dans l’ordre social.
Souvent un mariage de raison et non un mariage de passion.
Bourgeois fortuné.
On fume le cigare.
On invite ses relations à dîner
On a des domestiques.
Respect des convenances en matière de rencontre amoureuse, il est question de désir et le « je vous aime » est déjà très culotté pour l’époque.
Les époux font chambre à part et ils communiquent souvent par l'entremise des domestiques, restent parfois plusieurs jour sans s'apercevoir.
IMPRO en comparée avec caucus L’EPOQUE et LES MOEURS
5)Les personnagesLe personnage de Vaudeville se définit d’abord par sont titre ou sa fonction. Le but est de cibler une catégorie sociale (Bonne, commandant), un corps de métier (commissaire, secrétaire…) ou une place dans la famille (Mari / Epouse / Amant).
A chaque fonction se trouve attaché un ensemble de caractéristiques convenues, ce qui facilite le décryptage des situations par le public.
Les rôles principaux :
-Le mari (Le héros, naif ou menteur, jamais méchant)
La plupart des histoires tournent autour de ce personnage : le héros.
Extrait n° 4 : Le mari
-L’épouse (trompé, maladivement jalouse ou tyrannique)
Souvent jeune et vertueuse au départ.
Extrait n° 5 : L’épouse
-L’amant (Entreprenant et couard) expression du désir, pas de passage à l’acte.
Extrait n° 6 : L’amant
-L’ami du mari (beau parleur ou gaffeur)
Extrait n° 7 : L’ami
-La belle mère (Souvent agressive)
Extrait n° 8 : La belle mère
-Le domestique, souvent complice du héros.
Extrait n° 9 : domestique
-La cocotte : La femme de petite vertu, populaire, vulgaire et franc-parler. elles exercent une fascination sur les hommes. Elles sont jolies, naturelles, elles ont du piquant, du chien, de la gouaille, de l'entrain et de la fantaisie
Extrait n° 10 et 11 : La cocotte
Les rôles secondaires :
-L’artiste : l’extravagant de service.
-Le bourgeois : bête, avare, vaniteux ou couard (Député, gérant, actionnaire, financier ou banquier)
-Le politicien : opportuniste et cynique.
-Le petit commerçant : simple et naïf.
-Le rond de cuir : fonctionnaire pointilleux, voire maniaque.
Parfois un noble mais souvent sous un jour peu flatteur.
Les représentants de l'ordre ont pour principale rôle de constater les adultères. Ils sont maladroit, ils frappent à la mauvaise porte, confondent l'identité des gens, etc.
Feydeau n'aime pas les militaires (souvent ridicule)
Extrait n° 12
Le trait de caractère dominant des personnages de Feydeau est l’obstination. Les personnages ont un but en tête et il n’en décroche pas.
IMPRO en comparée avec caucus LES PERSONNAGES
6) Le langage et les accentsLa vaudeville repose principalement sur la discussion : les personnages s’y affrontent, s’y interrogent et s’y expliquent.
Niveaux de langue : différence entre les classes.
-Langage soutenu chez le grand bourgeois.
-Langage courant chez le bourgeois.
-Langage familier chez l’homme du peuple.
-Langage vulgaire pour les cocottes.
Les accents étrangers : utilisation des fautes de Français.
Extrait n° 13 et 14
Les accents belge, alsacien et suisse, sont lourds, peu esthétiques,, ridicules, il sont réservés aux personnages braves, jaloux, gaffeur, domestique la plupart du temps.
L'accent espagnol ou Italien : Ils ont le sang vif, il sont jaloux, passionnés, exclusifs, violents. Dès qu'ils soupçonnent une tromperie, ils sortent le pistolet. Ils courent, ,ils crient, il s'agitent, il font le vide.
Les anglo-saxons sont pressés, habiles en affaire, peu sentimentaux et peu susceptibles.
Les tics de langage
Extrait n° 15 et N°16
IMPRO en comparée avec caucus LANGUAGE et ACCENT
7)Architecture d’une impro en fonction du temps :Presque tourne autour de péripéties du mari : LE HEROS.
Moins de 3 minutes : Pas très intéressant, il faut alors ne représenter qu’une scène avec une exposition rapide pour basculer dans le mouvement et le burlesque. Pas de changement de lieu. Intrigue unique et très simple. Pas plus de 4 personnages.
De 3 minutes à 5 minutes : Un pièce en 1 acte. Pas de changement de lieu. Une ou deux intrigue maximum. Pas plus de 6 personnages.
6 minutes et plus : 3 actes avec changement de lieu. Autant de personnages que nécessaire. Phase d’exposition longue, avec défilé des personnages au départ.
La structure classique en 3 actes :
Acte I : Acte d’exposition, présentation des personnages et de la situation avec placement des éléments de l’intrigue.
Acte II : Riche en quiproquos, mène le comique de situation à son plus haut point.
Acte III : Permet de lever les méprises et de dénouer la situation.
L’impro doit respecter le principe de la pièce « bien faite », l’action doit être claire, suivre une progression rigoureuse ; un fois les repères exposés et les situations préparées, les péripéties doivent se succéder, les rencontres impossibles se font ; enfin le dénouement à pour fonction d’éclaircir la situation gaiement.
Feydeau expliquait sa technique dramatique comme ça :
« Je pars toujours de la vraisemblance d’une situation. Un fait –à trouver- vient bouleverser l’ordre de marche des événements naturels. J’amplifie l’incident. Pour employer une image, je pars de la pointe d’une pyramide et j’élargis le débat ».Feydeau emploie ce procédé dans toutes ses pièces. Ce sont les « héros » qui creusent eux-mêmes leur propre tombe : pour cacher une faute, ils font un premier mensonge qui les amènes à en faire d'autres, de moins en moins plausibles et ils perdent rapidement le contrôle de la situation.
« Quand deux de mes personnages ne devraient pas se rencontrer, je n'ai de cesse que je n'ai les ai pas mis en présence. » Feydeau Le décor et les didascaliesChaque acte est précédé d’une didascalie précise d’explication de l’agencement du décor.
Généralement, l’action se déroule dans des appartements bourgeois, cossus, aménagés de sofas, de meuble de style, de bibliothèques et ornés de tableau.
Extrait n° : 17
On a une unité de lieu sur un acte mais pas sur l’ensemble de la pièce (pas de balance entre deux lieux pendant l’impro)
Exception : Un fil à la patte, deux lieux dans la même scène.
Extrait n° : 18
Les autres lieux, réservés à l’acte II et III :
-Atelier de peintre ou de couturière.
-Hôtel de passe (Hôtel du libre échange)
-Boutique
-Blanchisserie.
-Bureau.
-Une auberge.
Rarement un décor en extérieur
Agencement typique des portes : (Mettre du scotch de peintres sur le sol)
Comment récréer ça en impro ?
-Astuce d’exposition.
-Faire remarquer où sont les choses.
-Utiliser des positions assises voir des sofas (Blocs, chaises ?)
-Respecter la mise en place d’objet et de portes.
-Les entrées se font par une porte centrale au milieu.
Les portes 1 et 2 en devant de scène pour permettre des entrées/sorties rapide et très visibles.
IMPRO en comparée avec caucus LE DECORS (Scotch sur le sol)
9) La scène d’exposition : IntroductionLa phase d’exposition, informatives et explicatives, procurent au public et autres joueurs, la connaissance des situations nécessaire à la bonne compréhension des événements à venir.
Ça doit être la base du caucus dans le cadre d’une improvisation comparée. Il faut nommer les gens pour éviter les confusions entre joueurs et faciliter les quiproquos « provoqués » - METTRE EN EVIDENCE L’EVENEMENT QUI VIENT BOUSCULER LA NORMALITE DES CHOSES.
Le monologue du domestique
Extrait n° : 19
Le monologue du héros
Extrait n° : 20
Le monologue lecture (Une lettre)
Le monologue invocation (Exemple parler à un portrait /tableau)
Le monologue d’introspection
Introduction à deux personnages
Extrait n° : 21
La galerie de personnages
La présentation du décor
Extrait n° : 17
IMPRO en comparée avec caucus INTRODUCTION