| | [Catégorie] A la manière du Cinéma Burlesque | |
| | Auteur | Message |
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Camou secrétaire
Nombre de messages : 1908 Age : 37 Localisation : Boston Date d'inscription : 22/01/2010
| Sujet: [Catégorie] A la manière du Cinéma Burlesque Lun 4 Juin 2012 - 10:56 | |
| Le but de ce topic est d'echanger sur les aspects burlesques de l'improvisation theatrale | |
| | | Niko Grand maitre du bide
Nombre de messages : 1013 Localisation : Antibes Date d'inscription : 30/01/2006
| Sujet: Re: [Catégorie] A la manière du Cinéma Burlesque Lun 4 Juin 2012 - 11:28 | |
| Quelques références burlesques (parfois à la limite du clown, parfois à la limite de l'absurde). Nous n'avons pas pu toutes les regarder dimanche : https://www.youtube.com/playlist?list=PLA7CC93C5B81AAAF6&feature=mh_lolz
Laurel et Hardi - "Le piano" Abel et Gordon - "Rumba" Marx Brothers - "Le mirroir" Pierre Aucaigne -"Le directeur de théâtre" Buster Keaton - "La maison démontable" Grock - "Le grand numéro" Mister Bean - "Le parking" Deschamps et Makeief - "Les étourdis" Jacques Tati - "Playtime" Jacques Tati - "Mon Oncle" Umbilical Brothers - "Speedmouse" Monty Python - "Le ministère des démarches absurdes" Monty Python - "History of the joke" Jos Houben - "L'art du rire" Michel COurtemanche - "Le claustrophobe myope" Darry Cowl -"Le tribunal" BPZoom - "Wonderful world" | |
| | | greg. Big brother du caucus
Nombre de messages : 5656 Date d'inscription : 24/09/2007
| Sujet: Re: [Catégorie] A la manière du Cinéma Burlesque Ven 15 Juin 2012 - 7:08 | |
| Source : http://www.cndp.fr/crdp-lyon/IMG/pdf/histoire.pdf
Histoire du burlesque
Les origines
C’est le premier genre cinématographique reconnaissable, né dans les baraques de foire et les petites salles de quartier, projeté sur des rideaux tendus contre le mur. Il se caractérise par un comique plus ou moins absurde et violent. C’est le slapstick. Les effets, essentiellement physiques, priment sur la profondeur psychologique ou morale de l’oeuvre. Le burlesque est le mouvement le plus populaire pendant le muet. Sa seule obligation est de faire rire, aussi les auteurs sont-ils contraints à l’invention permanente du gag, élément essentiel du film, autour duquel on bâtit le scénario. Le gag burlesque se caractérise par la mise en scène de véritables catastrophes, à l’issue desquelles tout le décor est démoli. Les personnages du monde burlesque sont des pantins anarchiques qui mettent en avant leur impossibilité – ou leur refus – de s’adapter au monde social. Leur obsession consiste à démentir toutes les logiques et à attaquer toutes les morales. Leur passe-temps favori est de se moquer de toutes les autorités – la police, les généraux, les militaires, les uniformes en tous genres – et de tourner en ridicule toutes les valeurs consacrées : le mariage, la religion, le travail et l’armée. Comme autrefois le bouffon du roi, l’acteur du burlesque jouit d’une totale liberté de ton, ce qui entraîne des catastrophes teintées de brutalité, voire de « sadisme ».
Le muet
Le burlesque est né en France. C’est Max Linder qui invente le personnage burlesque. Le principe est d’imaginer un personnage qui doit se reconnaître de film en film. Bien qu’il lui arrive quantité d’aventures, il demeure immuable et ne vieillit pas. Le succès de Max Linder aux États-Unis est considérable et c’est ainsi que les Américains découvrent le genre. Deux grands noms de producteurs sont synonymes de muet : Mack Sennett et Hal Roach. Mack Sennett lance la firme Keystone en 1912. Ce seront les « Keystone Comedies », avec la naissance du flic, le « Keystone Cop ». Grand découvreur de talents, il engage Charles Chaplin, Buster Keaton, Fatty Arbuckle, Harry Langdon et W. C. Fields. Dans ces petits films, on saura tirer parti des événements spectaculaires de la vie quotidienne : incendie, course automobile, hold-up, chantier urbain… Ce sont des films de poursuites, entrecoupées de bagarres.
Son plus grand concurrent est Hal Roach. À la frénésie de Sennett, il oppose un savant dosage d’effets comiques où la violence n’explose qu’après une préparation plus ou moins longue. Il découvre Harold Lloyd et surtout Oliver Hardy et Stanley Laurel. Pour tous ces personnages, une silhouette unique et identifiable est essentielle : la démarche de Chaplin, le visage impassible de Buster Keaton, le regard rond et fixe de Harry Langdon, les lunettes d’écailles de Harold Lloyd, le sourire de Stan Laurel et le rictus vaniteux d’Oliver Hardy. Pour le personnage burlesque, créer son propre univers est capital. Il faut projeter sa vision intérieure et créer le monde avant de l’habiter. Par conséquent, ils seront presque tous acteurs, réalisateurs, scénaristes… et même producteurs, comme Chaplin, afin de garantir une liberté totale de création.
Charley Bowers
Il est le plus célèbre des « oubliés » du burlesque. Né en 1889, c’est entre 1925 et 1930 qu’il réalise ses plus grands films. On le désigne aussi comme l’un des tout premiers animateurs, car ses courts-métrages avaient la particularité d’être des films d’animation, puis de combiner film et animation. C’est à ce titre qu’on l’appelle, en France, « Bricolo ». Il est le plus surréaliste et le plus poétique de tous les auteurs du burlesque, ce qui explique en partie que son nom fut oublié aux États-Unis à l’aube de la période de la seconde guerre mondiale. En effet, la dramatisation et le réalisme deviennent progressivement les seuls éléments narratifs acceptés par un public sensible à l’actualité. De plus, on perd la trace de ce metteur en scène de 1931 à 1935, après qu’il a réalisé son unique film datant de 1930 : It’s a Bird. Nul ne sait ce qu’il advint alors de lui. C’est en 1935 qu’on le retrouve, comme animateur chez Universal. Esprit à l’inventivité sans limite, il développe machines et situations totalement loufoques – comme les oiseaux qui pondent des voitures dans It’s a Bird, un des films préférés d’André Breton, l’un des chefs de file du mouvement surréaliste. Mais on peut tout aussi bien le rapprocher du nihilisme de Dada. Spécialisé dans les techniques d’animation image par image, qu’il perfectionne et contribue à faire connaître à l’industrie cinématographique de l’époque, Charley Bowers meurt prématurément d’une longue maladie, à l’âge de quarante-sept ans. C’est le critique Raymond Borde qui le redécouvre dans les années soixante.
Buster Keaton
Buster Keaton est né en 1895, l’année de naissance du cinéma. Il est célèbre pour être l’homme qui n’a jamais ri : « Je me concentre sur ce que je fais », disait-il pour se justifier. Il débute enfant avec ses parents dans le music-hall. En 1917, il entre dans le cinéma par vocation, passionné par les techniques de mise en scène. Fatty Arbuckle sera son complice plusieurs années. Sa nature burlesque est basée sur une concentration physique et morale qui passe par un regard dénué de toute préméditation : il s’agit d’agir, d’échouer et de recommencer. C’est la « mécanique » qui fonde tous les gags | |
| | | greg. Big brother du caucus
Nombre de messages : 5656 Date d'inscription : 24/09/2007
| Sujet: Re: [Catégorie] A la manière du Cinéma Burlesque Ven 15 Juin 2012 - 7:12 | |
| Suite :
de Keaton, organisés autour d’un contrôle total du temps et de l’espace, comme dans La Maison démontable en 1919. Buster Keaton utilise la technique de l’« infiniment probable » : s’il y a une chance sur un million que cela arrive, cela lui arrive ! Au contraire d’autres comiques qui se basent sur le surréalisme, il n’y a aucune réflexion politique ou une quelconque conscience morale dans ses films. Dans Frigo déménageur, en 1922, il s’agit d’abord de se moquer de l’autorité, avec le plus grand nombre de policiers de l’époque. Ses grands chefs-d’oeuvres sont La Croisière du Navigator, en 1924, Le Mécano de la General, en 1926, et Le Caméraman, en 1928. Pour ces longsmétrages, des « story-conferences » au studio, avec toute son équipe, pouvaient durer dix heures de suite. En 1929, il commet la terrible erreur de signer avec la MGM, malgré l’avertissement de Charles Chaplin : « Tout le monde voudra te montrer comment faire tes films. Ils te détruiront en voulant t’aider. Ils te fausseront le jugement. Tu t’épuiseras à discuter en sachant que tu as raison. » Après l’apparition du cinéma parlant, c’est la spirale infernale, avec sept échecs consécutifs en trois ans. Sa carrière est interrompue définitivement en 1934, quarante ans avant sa mort.
Sir Charles Spencer Chaplin
Immigré britannique aux États-Unis à dix-neuf ans, Chaplin deviendra la plus grande célébrité de l’histoire du cinéma. Il fait partie aujourd’hui de la culture universelle. Dès le début, ses succès sont foudroyants. Les mécanismes de ses comédies sont essentiellement psychologiques : « Je n’ai pas eu besoin de lire des livres pour savoir que le grand thème de la vie, c’est la lutte et aussi la souffrance. Instinctivement, toutes mes clowneries s’appuyaient là-dessus. » À elle seule, sa silhouette est légendaire. Il définissait ainsi son personnage à Mack Sennett : « Vous comprenez, ce personnage a plusieurs facettes : c’est en même temps un vagabond, un gentleman, un poète, un rêveur, un type esseulé, toujours épris de romanesque et d’aventure. Il voudrait vous faire croire qu’il est un savant, un musicien, un duc, un joueur de polo. Mais il ne dédaigne pas de ramasser des mégots ni de chiper son sucre d’orge à un bébé. Et bien sûr, si l’occasion s’en présente, il flanquera volontiers un coup de pied dans le derrière d’une dame… mais uniquement s’il est furieux. » Dans Charlot et le comte en 1916, on retrouve l’illustration de cette définition.
Le personnage du vagabond, The Tramp, est surnommé « Charlot » en France, de l’expression faire le charlot, pour « faire l’imbécile ». Il ne respecte rien ni personne, se permet tous les défis à l’autorité, n’a aucun savoir-vivre, sinon pour tirer profit de quelqu’un ; il ne s’occupe que de lui et va à l’essentiel : le gîte, le couvert, la chaleur. Il est égoïste, capricieux, méchant et menteur. Au contraire de Buster Keaton qui subissait le gag, Charlot le provoque, en a pleine conscience, même s’il ne peut pas toujours prévoir la fin. Le sadisme de Chaplin éclate dans la séquence finale de poursuite de Charlot s’évade, en 1917, ainsi que le jeu avec le cadre : on change sans arrêt de décor pour passer d’un plan à un autre.
L’arrivée du parlant
En 1927, beaucoup de comiques ne passeront pas au sonore et sombreront dans la misère. Les deux contre-exemples seront Chaplin qui continuera de faire du muet avec Les Lumières de la ville et Les Temps modernes, ainsi que Laurel et Hardy, dont la qualité des voix provoquera l’explosion artistique. L’arrivée du parlant, c’est aussi la naissance des frères Marx.
Laurel et Hardy
Ils débutent ensemble en 1927 et passent donc, presque immédiatement, au parlant. Ils développent un comique du sérieux, de l’attente et de la logique. Stanley Laurel est à l’origine de l’invention de nombreux gags : le slowburn (la réaction au gag est retardée ; la victime reste immobile), le holding (un retard considérable sur l’assimilation d’un événement), le double take and fade away (le gag n’est pas perçu la première fois mais au second mouvement de tête), la distanciation (détruire posément et de manière réfléchie un objet appartenant à l’adversaire) et la dévastation (un geste ordinaire conduit à la destruction). Dans Les Menuisiers, en 1931, on peut voir un exemple de slowburn (les doigts d’Oliver Hardy coincés dans une fenêtre) et de dévastation (Hardy passe par la tuyauterie pour être expulsé sur le toit d’une baraque de chantier, qu’il détruit entièrement).
Laurel et Hardy ont toujours été les préférés des enfants parce qu’à leur image, ils inventent un monde impossible, d’où toute vraisemblance est bannie. Un moteur de voiture peut être remplacé par un phonographe pour avoir de la musique : cela n’empêche pas la voiture d’avancer. En ce sens, Laurel est un personnage venu d’ailleurs : il possède un doigtbriquet, il mange n’importe quoi et il peut remuer les oreilles quand il est en colère. Hardy incarne un personnage distingué, victime de Laurel réduite à l’impuissance totale. Lui rêve de la tranquillité du foyer, mais en vain ; il est passé maître dans l’art de la résignation (son fameux « regard caméra ») et il a bien entendu le don de se mettre dans des situations impossibles, comme dans Aidons-nous, en 1931. Le couple est profondément misogyne. Dans leurs films, on prend un malin plaisir à dénoncer le matriarcat en place aux États-Unis à cette époque. La femme représente les règles de société à respecter, auxquelles il faut donc s’opposer systématiquement. On en trouve l’exemple le plus frappant dans Les Compagnons de la nouba, en 1933.
Les frères Marx
Ils sont cinq au départ et se nomment Groucho, Chico, Harpo, Zeppo et Gummo. Plus tard, Gummo et Zeppo quittent le groupe et la majorité des films sera interprétée par les trois premiers : Groucho qui, bavard, représentait le parlant ; Harpo qui, toujours silencieux, représentait le burlesque du muet et Chico à l’accent italien prononcé. Les Marx Brothers vivent parmi des fantoches nantis et aristocrates quconstituent leur environnement ordinaire. Ces fantoches seront les victimes impuissantes de leurs insolences. Leurs proies préférées sont les dames du monde, les dignitaires politiques au gros ventre, les gangsters qui roulent des mécaniques et surtout les jeunes premiers gominés, incarnés au début de leur carrière par Zeppo. Dans Panique à l’hôtel, en 1938, on peut voir un jeune et richissime blanc-bec aux prises avec les frères Marx.
Renaissance : Jerry Lewis
La vraie résurrection du burlesque se produit à la fin des années cinquante avec Jerry Lewis. Né d’un couple d’artistes de music-hall et partenaire pendant quinze ans de Dean Martin, il se révèle un auteur complet aux capacités ultra-loufoques, rompu à tous les exercices d’acrobatie, chanteur, danseur, chorégraphe, plasticien attentif et grand technicien : il mettra au point l’assistance vidéo pour les caméras qu’utiliseront plus tard de nombreux réalisateurs, Kubrick et Spielberg en tête.
Par rapport à ses illustres prédécesseurs, ses grandes nouveautés sont l’art de se démultiplier (huit rôles différents dans Les Tontons farceurs, en 1965), son rapport aux femmes (il se laisse dorloter par les jeunes filles et terrorise les femmes de plus de cinquante ans) et son talent pour jouer avec le cinéma et ses codes d’écriture (la montre à gousset de Docteur Jerry et Mister Love joue la fanfare à la place du petit carillon habituel). Il s’en prend à la société industrielle du baby-boom dans plusieurs films et surtout dans Docteur Jerry et Mister Love, en 1963, où il joue le double rôle d’un professeur timide et d’un séducteur imbécile. Dans ce film, Jerry Lewis attaque violemment un type de personne qu’il déteste, produit de l’Amérique de l’après-guerre, donneuse de leçon et avide de consommation. L’arrogance du personnage au nom ridicule de Buddy Love et son étroitesse d’esprit représentent le modèle de l’idéal masculin qu’il faut ridiculiser par tous les moyens.
Les influences burlesques
Mel Brooks est un réalisateur et acteur américain. Il est un bouffon qui va élever le mauvais goût au rang de genre cinématographique. Il développe aussi un goût immodéré pour la satire. Dans La Dernière Folie, en 1976, il rend un vibrant hommage à la période muette du burlesque. Woody Allen réalise, au début des années soixante-dix, une série de films tous empreints des codes du burlesque ; il apporte une touche très personnelle au travers de son personnage de juif new-yorkais intellectuel et frustré. Dans Bananas, en 1971, et Guerre et amour, en 1975, il mèle le burlesque à son propre univers contemporain. En 1969 en Grande-Bretagne, les Monty Python réalisent pour la chaîne de télévision BBC une série de sketches au vitriol qui ridiculisent, entre autres, le patriotisme britannique. Le succès les conduit à se faire cinéastes. En 1975, ils réalisent Monty Python and the Holy Grail, une parodie de l’univers de la chevalerie.
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