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 [Catégorie] A la manière du théatre de Marivaux

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greg.
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greg.


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MessageSujet: [Catégorie] A la manière du théatre de Marivaux   [Catégorie] A la manière du théatre de Marivaux EmptyDim 21 Avr 2013 - 16:15

Catégorie : à la manière du théâtre de  Marivaux pour le match d'improvisation

Citation de Marivaux :


"J'ai guetté dans le coeur humain toutes les niches différentes où peut se cacher l'amour lorsqu'il craint de se montrer, et chacune de mes comédies a pour objet de le faire sortir d'une de ces niches... Dans mes pièces, c'est tantôt un amour ignoré des deux amants; tantôt un amour qu'ils sentent et qu'ils veulent se cacher l'un à l'autre; tantôt un amour timide qui n'ose se déclarer; tantôt enfin un amour incertain et comme indécis, un amour à demi-né, pour ainsi dire, dont ils se doutent sans en être bien sûrs et qu'ils épient au dedans d'eux-mêmes avant de lui laisser prendre l'essor."

Un peu d’histoire... mais alors vite !

Louis XIV meurt en 1715. En 1716, les comédiens du Théatre-italien, expulsés en 1697, sont autorisés à revenir à Paris. Ils proposent une alternative rafraichissante au Théatre-Français qui continue de mettre en scène les grands classiques du siècle précédent.

Marivaux est séduit alors par les jeux de scène, la vicacité des dialogues, l’association complexe de stéréotypes et des improvisations.

Marivaux devient l’auteur attitré de la troupe italienne adaptant ses pièces à la personnaité des acteurs de la troupe italienne.

En 1723, Pierre Carlet dit “Marivaux” (1688-1763) connait son premier grand succès avec une comédie en trois actes et en prose : “La Double inconstance”. Nous sommes à l’aube du siècle des lumières !

On distingue chez Marivaux deux types de comédies : Les comédies amoureuses et les comédies sociales.

Dans la suite de notre approche de la catégorie, nous allons nous intéressé uniquement aux comédies amoureuses à travers trois oeuvres de référence :

- La surprise de l’amour (1722)

- La seconde surprise de l’amour (1727 - Pour les acteurs français)

- Le jeu de l’amour et du hasard (1730)

Découvrons ensemble le marivaudage dans le sens noble du terme !

Le style Marivaux !

Si on regarde dans le dictionnaire nous trouvons pour marivaudage (Faire du badinage) : “Tenir, échanger des propos d’une galanterie délicate et recherchée, particulièrement en matière d'amour.” Ce terme a souvent une valeur péjorative, synonyme de préciosité.

Ou encore : “badiner avec esprit, le style raffinant le sentiment et son expression.”

On peut aussi reprendre la tirade de reproche de Voltaire à Marivaux : « peser des œufs de mouche dans des toiles d'araignée ».

Marivaux reprend les régles de la comédie classique mais là au molière choisit d’explorer les vices et traits de caractères des personnages, Marivaux lui s’interesse au sentiment naissant.

Le sentiment s’empare de personnage le plus souvent à son insu voir même contre sa volonté première.

Les personnages ont du mal à exprimer l’évolution de leur état intérieur, ce dernier se cherche, se transforme et évolue au cours de la pièce.

Un autre moteur d’écriture essentiel de son oeuvre est la surprise de l’amour. C’est la surprise des amoureux qui s’aiment sans le savoir et qui reconnaissent leur amour à l’instant même oû il sont contraints d’en faire l’aveu.

Le but : Arriver à la parole d’amour, à la déclaration !

Les personnages ! Les valets et les maitres

LES VALETS : Chez marivaux, les valets sont les héritiers des zanni de la commedia dell’Arte (Arlequin, Scapin, Plichinelle). Les valets ont beaucoup des droits des maîtres. Ils peuvent conseiller, moquer et réprimander leurs maîtres. Pourtant, les manières du valet et de la suivante sont sottes et trahissent l'appartenance à une classe inférieure.
Ils ne sont pas raffinés mais impulsifs et assez vulgaires. La suivante est souvent une confidente voir une complice de sa maitresse.  Les valets et suivantes vont vite en besogne quand il s’agit d’amour à l’inverse des maitres. Les laquais sont franchement comiques, selon la tradition de la farce.

Il y a un décalage entre maitre et valet, décalage d’aspirations, de langages et de conditions.

Les valet jouent un rôle essentiel dans l’émergence du sentiment amoureux chez leurs maitres, ils sont indispensables à l’intrigue et aux questionnements intérieurs de leurs maitres. Ils agissent en meneur de jeu, ils guides les amoureux vers la révélation de l’amour. Burlesques et rusés, ils sont taquins et tendrement provocateurs.

Les jeunes maitres : Dorante est le symbole typique d'un amant roccoco. Suivant les théories de l'amour courtois et des amants précieux, Dorante perd son contrôle émotionnel.

Les maitres et les valets ne vivent pas le temps de la même manière, les valets sont dans l’action et la dynamique alors que les maitres s’écoutent et vont à la découverte de leur cœur en frainant l’action des valets.

Les vieux maitres : On voit apparaitre des personnages comme Mr Orgon qui viennent rajouter à la clarté de la scène d’exposition et rajouter des ruses pour ralentir l’inévitable.

La structure dramatique chez Marivaux

Tout d’abord, il y a la scène d’exposition ou on nous présente les personnages et la situation. Marivaux annonce clairement, carte sur table, voilà ce qui va se jouer ! Le couple est au coeur de l’intrigue.

Tout est déja dans le titre de la pièce ! “La double inconstance”, “la dispute”, “la surprise de l’amour”, etc.

On commence directement dans le vif du sujet, souvent par un duo maitre / valet.

Les personnages n’ouvriront les yeux sur leur sentiment qu’à la dernière minute de la pièce.

Les personnages n’ont de cesse de retarder le dénouement inévitable par des pièges et des ruses, en y prenant le plus grand plaisir.

Le plus intéressant pour nous en improvisation est de mettre en évidence les duos de personnages et la dramaturgie en triangle.

La structure en triangle, comme son nom l’indique, se joue à trois personnages. On peut en identifier au moins 3 types chez Marivaux :

Triangle 1 : 1 couple de serviteurs et leur maitre.

Triangle 2 : 1 Maitre et son serviteur face au serviteur d’un autre maitre.

Triangle 3 : Le couple d’amoureux et 1 serviteur ou 1 maitre.

Il y a toujours un duo de personnages forts et un troisième personnage un peu plus annexe.

Le troisième personnage peut-être présent sur scène ou utiliser la convention du TIERS CACHES qui entend une partie ou la totalié d’un discussion.

Le dénouement : Comme il s'agit d'un jeu entre les personnages autour de l'amour, après les détours imposés par l'amour-propre, le dénouement toujours heureux est inévitablement le triomphe de l'amour.

Le travestissement

Marivaux utilisent à plusieurs reprises le travestissement par déguisement, pour arriver à ses fins, un personnage prend une autre apparence ; une jeune fille se travestit en « chevalier », en servante ou encore un valet en maitre.

Cela peut être également le travestissement des comportements, il s’agit alors par exemple de singer le pathos d’une situation avec un registre ludique et parodique, ce qui revient à ne pas le respecter, ne pas le prendre en considération. A grossir les traits et les manières des maitres.

Les entrées comme outils d’écriture

On peut mettre en évidence 2 types d’entrées/sorties :

Les surgissements (souvent le mode d’entrée des valets)

Les préparations, souvent avec excé pour annoncer l’arrivée d’un personnage important.

Les apartés et Le double registre

L’aparté est un discours secret et intérieur à destination du public et du propre personnage qui utilise l’apparté pour exprimer un état ou un sentiment.

L’aparté permet de donner au public une longueur d’avance et pour nous en improvisation de donner une indication de jeu à nos partenaires.

Il n’y a pas de mensonge dans une aparté, c’est un moment de sincérité pour le personnage.

En impro, nous allons devoir trouver ensemble une convention de jeu pour signifier aux autres joueurs mais aussi au public qu’il s’agit là d’une réplique intérieur.

C’est un excellent moyen d’instaurer un double registre dans une situation, il sort de notre bouche des mots qui sont à l’opposé de notre ressentit intérieur. Cela peut donner lieu à de savoureuse scène avec des apartés en parallèle.

On distingue 2 types d’aparté chez Marivaux.

L’aparté simple, à la suite direct de la réplique et avec un sens opposé : “Je suis heureux de vous voir - Ah je souffre !”

L’aparté de surprise, cela peut être une réponse “silencieuse” à l’agitation ou à des rélpiques d’un autre personnage : “serez-t-il au courant ?”

Les sentiments et soupirs

Marivaux étudie la psychologie amoureuse: il nous montre surtout l'amour naissant et ses nuances délicates. Cela peut être également un sentiment renaissant.

Les personnages découvrent la vraie passion qu'ils éprouvent l'un pour l'autre au cours de la pièce. Il faut déguiser les sentiments amoureux pour exciter le désir; c'est une partie de la séduction.

Normalement, l’évolution des sentiments peuvent prendre plusieurs mois voire plusieurs années entre deux personnes. Marivaux resserre cette métamorphose des sentiments sur une journée. Il l’utilise l’artifice du « Tantôt » pour rester flou sur la temporalité.

Le temps s’arrete parfois quand deux amoureux sont mis en présence, chacun essaye de dérypter le moindre soupir, le moindre geste de l’autre. Il faut différencier le jeu des amoureux de celui des valets par des regards, des soupirs, des empréssements ou des effleurements chastes. On doit saisir la différence de régistre, les amoureux sont là pour ressentir et nous pour oeuvrer à l’intrigue. C’est les valets qui se chargent de mettre en scène la dynamique autour ce badinage.

Le langage

La parole est un jeu: pour les personnages, pour Marivaux, pour le spectateur, qui apprécie de décrypter les sous-entendus et les paroles ambiguës, et a souvent un temps d'avance sur les personnages.

Enfin, la parole est un art et un plaisir. Dans les salons où elle était pratiquée, la parole se devait d'être plaisante, impromptue, légère, virtuose. Il fallait parler légèrement de sujets sérieux, et sérieusement de sujets légers. Marivaux, qui était un des fidèles des salons, appréciait cet art de la parole et de la conversation.

Les maitres ont un langage précieux et alambiqué et les valets deviennent comique à essayer d’en faire de même à certaines occasions avec maladresse.

L’enchainement de répliques par reprise de mot dans la tirade précédente de l’autre personnage, s’explique par le fait que les comédien italiens, à l’époque où ils improvisaient, étaient obligés d’être attentif aux répliques des partenaires et choisissait certains mots comme pivot du dialogue, des mots sur lesquels ils rebondissent.

Petit dictionnaire des mots récurrents :

“Galimatias” : Pour critiquer le discours d’une autre personne. (« Peste soit de ce coquin avec son galimatias ! » ;  « Quel étrange galimatias me fais-tu là ? »)
L’adverbe « Tantôt » est récurrent pour désigner un passé ou un futur proche sans devoir le définir avec précision. (« Nous le verrons tantôt »;  « Voilà ce que vous lui aviez dit tantôt » ; « Vous m’avez tantôt offert »)
“Point” et “Guère”:  “Je ne vous entends point”
“Le sot”, “Le coquin”, “Le faquin”, “l’animal” : “cet homme qui vous sert de guide est un fieffé coquin”
“Plaisant” : “Cela est plaisant à espérer”
"honnête" :  Qui se conforme aux bienséances, ou à certaines normes raisonnables "Ah l'honnête homme que voilà !"
"Ressentiment" : "J'ai quelques ressentiments pour votre personne"
"Presser" : "Madame, je vous presse de ne point en dire mot à quiconque."
"Diable" : "Que diable me raconter vous là ?"
"De qui ? De quoi ? ":
"Douceur de cœur" : "Elle pourrait avoir douceur de cœur pour lui" ou "Tendresse de cœur"
"Peste soit" :  "La peste soit des idées reçues"
"Rengainer" : "Hé, Monsieur, rengainez donc ce comportement"
"Résoudre" : "Je ne puis me résoudre à vous confier mon cœur.
"Est-ce des façons ?" : Est-ce des manières de faire ?
« Etre fâché » : être ennuyer par…
« Sans fortune » : Pauvre de bien ou de sentiment
« Etre au désespoir  de »
« Ecrire un billet » : Ecrire une lettre
« Niez » : Vous ne le niez point :  vous ne dites pas le contraire.
« Exprimer son désarroi » :  exprimer son trouble
« Transport » : Je ne saurai parler d’elle qu’avec transport
« Conjurer » : Je vous conjure de m’ouvrir votre voeur


Vocabulaire des sentiments :

Verbe : Adorer, Espérer, Apprécier, Chérir, Entreprendre, Conquérir, Être épris, s'émouvoir, s'éprendre, tenir à, Avoir de l'affection pour, etc.

Nom : Affection, Ardeur, Élan, Engouement, flamme, passion, etc.


Dernière édition par greg. le Mer 31 Mai 2017 - 16:19, édité 15 fois
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MessageSujet: Re: [Catégorie] A la manière du théatre de Marivaux   [Catégorie] A la manière du théatre de Marivaux EmptyDim 21 Avr 2013 - 19:02

Ca donne envie.
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MessageSujet: Re: [Catégorie] A la manière du théatre de Marivaux   [Catégorie] A la manière du théatre de Marivaux EmptyJeu 25 Avr 2013 - 11:58

Application en improvisation !

Pour faciliter notre traitement de la catégorie mais surtout la création de références communes lors de nos improvisations futures en match, nous allons faire des choix de mise en scène.

Libre à chacun ensuite d’approfondir sa connaissance de l’œuvre de Marivaux et de nous ouvrir de nouvelles pistes d’exploration.

Tout d’abord, il faut nous mettre d’accord sur une définition de la catégorie pour ne pas avoir à expliquer à chaque match le style “Marivaux”

Définition » à la manière du théâtre de Marivaux » :

“Nous allons ici parler d’amour avec les mots du 18ème siècle, de l’amour naissant entre deux personnages. Cette découverte va se faire par l’intermédiaire/aide de tiers comme les valets. Les cœurs se découvriront au cours de l’improvisation, le couple étant le cœur de l’intrigue. Les personnages nous livreront leur ressenti et questionnement pour se laisser surprendre en fin d’impro par une chute heureuse et l’aveu de leurs sentiments. La quête ne sera pas aisée et utilisera parfois les artifices du travestissement et les ruses.”

Ensuite, nous allons nous intéresser aux personnages et style d’écriture dramatique de Marivaux.
Prendre conscience de l’importance du langage, des apartés et des jeux de scène

Explorer ensemble la surprise de l’amour et apprendre à se laisser surprendre par un sentiment naissant.

Enfin, proposer différentes situations de base pour une scène d’exposition.

Le premier choix que nous allons faire et celui du registre de jeu des personnages.

Nous allons visionner trois extraits d’une même scène par 3 troupes différentes afin de mettre en évidence la convention de registre que nous allons utiliser, à savoir trois niveaux de langue et deux styles de jeu différent pour les maitres et les valets.

Les maitres vont jouer comme les acteurs français de l’époque.

Les valets vont jouer comme les acteurs italiens de l’époque.

Le contraste entre les deux approches est saisissant et va nous permettre de jouer de cette différence pour souligner l’aspect comique de certaines situations et rencontres.

On va utiliser des noms de personnages qui vont pouvoir nous dire tout de suite ce que chacun joue dès l’annonce de son nom.

Les valets : Bourguignon, Dubois, Arlequin.

Les servantes : Lisette, Jacqueline.

Les jeunes maitres : Dorante et Lélio.

Les jeunes maitresses : Araminte et Sylvia.

Les nobles : Le comte, la comtesse, le prince, la princesse et le chevalier.

Nous utiliserons les alternances de scène : Les duos et les trios de liaison. Pour faire varier le rythme et permettre les “pièges et autres ruses” des personnages.

Enfin, il nous faudra travailler sur l’espace scénique pour permettre aux personnages de pouvoir exprimer leur sentiment. Apprendre à jouer des rapprochements entre les corps et des silences pour faire prendre du sens à un soupir et d’un autre côté placer des interventions plus dynamiques des valets.

L’alternance de scène comique avec les valets prendra donc le contrepied des scènes plus intimistes.

Dans l’accomplissement de l’amour entre deux protagonistes, nous n’irons jamais plus loin qu’un chaste baiser ou d’une étreinte.

Écrire un thème pour une Marivaux à l’intention de l’arbitre :

Un thème d’impro pour Marivaux, un titre de pièce = Un adjectif et un substantif. (La Double Inconstance, La Fausse Suivante, Le Dénouement imprévu, Les Serments indiscrets, L’Heureux Stratagème, La Joie imprévue)
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MessageSujet: Re: [Catégorie] A la manière du théatre de Marivaux   [Catégorie] A la manière du théatre de Marivaux EmptyJeu 25 Avr 2013 - 12:28

Trèss très intéressant. merci. Bonne idée les conventions de nommage des joueurs.
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Alesk
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MessageSujet: Re: [Catégorie] A la manière du théatre de Marivaux   [Catégorie] A la manière du théatre de Marivaux EmptyJeu 25 Avr 2013 - 14:24

Allechant
D'ores-et-deja bravo pour ce travail preliminaire Greg
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greg.
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MessageSujet: Re: [Catégorie] A la manière du théatre de Marivaux   [Catégorie] A la manière du théatre de Marivaux EmptyMar 30 Avr 2013 - 13:40

1er séance d’entrainement sur la catégorie

ECHAUFFEMENT

A-En cercle, échauffement des articulations.

B-En marche dans l’espace, travail sur différentes démarches :

Sur la pointe des pieds, la tête haute, pieds en canard, mains sur les hanches, Grand pas, démarche lourde, par petits pas, avec hésitation, en reculant, etc…
En parallèle, sur l’annonce d’un numéro par l’entraineur : Le plus vite possible.

1- Par 2 : Dos à Dos
2 - Par 2 : Doigts dans les doigts, yeux dans les yeux.
3 - Par 2 : Joue contre joue, face à face enlacé.
4- Par 2 : Au creux de tes bras.

C-Variante de l’exercice du ROI et de le REINE sur le style MARIVAUX

Le but étant ici de préciser les rôles typiques et les noms associés puis dans un deuxième temps de travailler le vocabulaire et l’étiquette.
En cercle, 1 joueur représente DORANTE (Maitre jeune) et 1 joueuse à sa gauche représente SYLVIA (Maitresse jeune).
Ensuite, en partant par le droite depuis DORANTE, 1 joueur est « 1 », le joueur suivant est « 2 », le joueur en troisième ou quatrième position est ARLEQUIN (Valet de DORANTE), Si Arlequin en troisième position, le numéro suivant sera 4. A la place du 8 par exemple, On place Monsieur le Comte ou Madame la comtesse (Nobles), puis 9, 10, à la place de 11, on place LISETTE (Servante de SYLVIA) puis on finit avec des numéros à partir de 12 pour les joueurs restants.

NIVEAU 1 de l’exercice : C’est DORANTE qui lance toujours l’exercice par la même phrase : « On a volé le cœur de SYLVIA, c’est…. (il annonce soit un numéro soit un prénom) ». La personne incriminée prend alors la parole par une phrase codifiée de la sorte : « Non (Prénom pour valet ou rien si numéro ou Monsieur/Madame si cela vient des maitres ou du noble). Et ainsi de suite.
Quand quelqu’un se trompe, tout le groupe doit dire « Oh que non ! ». Et le joueur dans l’erreur prend la dernière place à droite de Syvia. Les rôles et numéros se décalant alors et Dorante relance sa phrase.

NIVEAU 2 de l’exercice :
A partir de maintenant quand on s’adresse à un valet, il faut rajouter :
« Non Monsieur, c’est ce coquin d’arlequin » (Coquin, Faquin, Gredin, Animal, etc)
Ensuite, on doit remplacer le Non par :
« Certes non Monsieur, c’est Madame Sylvia » (Certes non, Que nenni, Que non point)

NIVEAU 3 de l’exercice :
Le comte garde son titre même si il bouge, son titre à priorité sur un autre nom ou sur un numéro.
On ne peut pas utiliser une même réplique à la suite, si quelqu’un a déjà dit « Coquine de Lisette, il faut uiliser, Faquin, Gredin de Arlequin par exemple »

D-Exploration de la position de VALET

Par 2 dans la salle, tenir une discussion sur les mérites de son maitre. A mesure, rajouter des consignes pour dégrossir l’archétype du Valet : « attitude vulgaire », « parodie des manières des maitres », « exagération à la Louis de Funès », « Sur réaction avec un rire, une attitude », « éviter d’être statique ». Utilisation du chuchotement de théâtre (Travail préparatoire aux apartés pendant nos impros – Projection de la respiration).

E- Exploration de la position de MAITRE

Par 2 dans la salle. Comme les comédiens italiens qui avaient l’habitude de rebondir sur les mots pour improviser. Le but est de ne surtout pas raconter d’histoire, de tourner autour des mots, de réagir, des s’émouvoir, de s’interroger. On essaye d’employer un langage soutenu. Bref, on fait du marivaudage.
A mesure rajoute les consignes suivantes : « Attitude noble », « ricanement chaste », « frôlement courtois », « On danse deux par deux côte à côte en se tenant la main, au clap de l’entraineur, on change de partenaire et donc de discussion.

VISIONNAGE D’EXTRAITS VIDEOS

3 extraits pour mettre en évidence le style de jeu qu’on cherche à rendre pour la catégorie en improvisation.

Extrait 1 : 1er scène du « Jeu de l’amour et du hasard » version Antenne 2.
Retour : Un jeu figé, sans déplacement, sans grand réaction, de la pure déclamation, peu de différence entre le langage de la servante et de la maitresse. Ambiance triste et « on se fait un peu chié »

Extrait 2 : 1er scène du « Jeu de l’amour et du hasard » version Comédie Française 2012-2013.
Retour : On gagne en déplacement, en naturel. Les mots touchent les personnages. La maitresse joue dans le style des comédiens français de l’époque et la servante dans le style des comédiens italiens de l’époque (Archétype d’Arlequin de la commedia del Arte).
On doit jouer à fond la carte de la rencontre entre la farce italienne et la conversation galante. Les valets sont les bouffons qui tirent les ficelles et les maitres sont à la merci de leur sentiment au comble du raffinement et des bonnes manières. Cela se traduit à la fois dans le langage et dans la gestuelle.

Extrait 3 : Match d’impro Héro Corp/Lily
Rencontre de la maitresse et de sa servante avant l’arrivée du troisième jour. Le décalage existe et rend le jeu prenant.

TRAVAIL SUR LE TEXTE

Tirage au sort de scène à préparer par groupe de 2 pour représenter les différents échanges Valet/Valet, Maitre/Maitre et Valet/Maitre.
Chaque groupe à 15/20 minutes pour lire le texte, chercher une mise en scène et une mise en effet des mots.
On jouera texte à la main, le but n’est pas d’apprendre les paroles mais de les mettre en scène.
Passage de chaque groupe, puis visionnage de l’extrait en correspondance avec chaque texte à chaque passage.
Refaire passer les duos après le visionnage pour modifier leur jeu et trouver d’autres pistes de jeu.

TRAVAIL SUR LES DUOS

Quatre joueurs en scène. Répartition des rôles : DORANTE, ARLEQUIN, SYLVIA et LISETTE.
Toujours uniquement 2 personnages en scène. Utilisation de la convention du tiers absent (On parle de celui qui n’est pas là)
3 minutes de jeu. On doit aboutir à la scène des maitres.

Le but étant de préparer la mise en place des duos pour travailler la dramaturgie en triangle de Marivaux en deuxième séance.*
Explication des apartés pour installer un double registre de joue pour rendre plus percutent la scène des amoureux.


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MessageSujet: Re: [Catégorie] A la manière du théatre de Marivaux   [Catégorie] A la manière du théatre de Marivaux EmptyMar 7 Mai 2013 - 12:46

2ème séance d’entrainement sur la catégorie MARIVAUX

Échauffement :

-Échauffement physique du corps.
-Passage d’énergie IA-AI.
-Reprise de l’exercice sur la variante MARIVAUX du roi et de la reine comme lors de la 1er séance.
-Travail sur le valet
Le but étant d’accepter de sur jouer certains répliques du valet pour mettre en évidence son rôle comique et sa différence avec l’attitude des maitres.
Avec tout le groupe en même temps face au miroir en ligne les uns à côtés des autres.

Consignes :
Etape 1 : Essayez plusieurs grimaces uniquement avec votre visage (pas d’intervention des mains ou autres). Le but étant de transformer son visage, de choisir une grimace et de bloquer cette expression.
Etape 2 : Face au miroir cherchez une position de corps en rapport avec la grimace.
Etape 3 : En marchant dans la pièce, en tenant le grimace et la position du corps, cherchez une démarche burlesque en rapport.
Etape 4 : Quand vous croisez les autres, vous les saluez et échangez rapidement quelques mots en gromelots.
Etape 5 : Continuez mais ne tenant plus la position et la grimace sauf à certains moments d’un échange lors d’une rencontre.
Etape 6 : Marchez normalement, puis quand vous rencontrez quelqu’un, toujours utiliser le gromelots ensuite ponctuer aux choix vos échanges par la grimace ou la position ou l’exagération d’un geste ou en su réagissant à une réplique.

RAPPEL des conventions suite à la 1er séance

-Différence de registre Maitre/Valet (Physique et langage)
-Le temps des maitres n’est pas celui des valets. Les maitres sont dans l’émotion, dans le ressentit alors que les valets sont directs. C’est les valets qui mènent le jeu.
-Convention d’appellation des personnages.
-Les maitres utilisent l’aparté pour renseigner le public sur son état intérieur afin d’accélérer l’écriture des rencontres amoureuses.
-Le dénouement de l’improvisation doit être l’aveu des sentiments.

EXERCICES :

-Travail sur le DUO Maitre / Valet (Reprise de l’exercice de la 1er séance)

-Travail sur le le DUO des amoureux Maitre/Maitre

On démarre une scène à deux, chacun de son côté.
2 bols avec es petits papiers avec 2 types d’éléments à incorporer lors de l’impro (de manière subtile et pas tout au loin de l’impro). Chaque improvisateur tire un papier dans le bol 1 ou le bol 2 avant de commencer la scène.

Bol 1 : (Un état/Une émotion)
Triste, fâché, agité, piqué, froid, doux, modeste, méchante humeur, embarrassé, troublé, ému et impatient.

Bol 2 : (Indication de mise en scène)
Dos à dos, enlacé l’autre, position allongée, monter sur une chaise, tourner le dos à l’autre, vouloir sortir de la scène sans jamais arriver, etc…

Introduction au triangle dramatique

1 DUO puis arrivé d’un troisième personnage pour aboutir sur un nouveau DUO.
Trois types :
Type 1 : 1 couple de serviteur et leur maitre
Type 2 : 1 maitre et son serviteur face au serviteur d’un autre.
Type 3 : Le couple d’amoureux et 1 serviteur.
Improvisation à 4 joueurs sur les canevas des pièces de Marivaux

Cas 1 : « A cœurs disputés »
Dorante et Sylvia sont deux maitres qui se fréquentent depuis 1 an. Le mariage est prévu pour cette année, dans mois d’une semaine. Une violente dispute à éclater entre les deux amoureux, ils ne veulent plus se parler pourtant chacun d’entre eux aiment encore l’autre mais ne veut perdre la face. Arlequin et Lisette sont attristés de cette situation car ils étaient déjà heureux de vivre eux-mêmes dans la même maison, ils vont agir pour arranger les choses, pour leurs maitres et donc pour eux.

Cas 2 : « Le Préjugé vaincu »
Syvia sait fort bien qu’elle aime Dorante, mais elle ne veut pas en convenir. Fille d’un marquis, elle ne peut pas déroger et épouser un simple bourgeois, quelque riche et bien élevé qu’il soit. Elle a fait partager ses sentiments, non à son père, qui verrait ce mariage avec plaisir, mais à Lisette sa femme de chambre. Si Sylvia refuse, le marquis n’aura d’autre choix que de proposer Angélique, la sœur de Sylvia, en mariage à Dorante.

Cas 3 : « Les Serments indiscrets »
Un valet « Arlequin » et une soubrette « Lisette », qui ont intérêt à ce que leurs maîtres ne se marient pas, entretiennent en eux la sainte horreur du mariage. Comme les parents désirent beaucoup cette union, Dorante et sylvia consentent à se voir, mais uniquement afin de convenir d’un prétexte pour ne pas se marier.

Cas 4 : « La surprise de l’amour »
Après avoir été trahi par une femme, Dorante maudit les femmes et s’est retiré, avec Arlequin, son valet, dont l’histoire ressemble à la sienne, dans une sorte d’ermitage. Mais, dans leur solitude, les femmes manquent aux deux hommes, surtout dorante, qui aime tout des femmes, jusqu’à leurs défauts, surtout leurs défauts, leur légèreté d’esprit, leur étourderie. Dans le château où ils se sont retirés, Jacqueline, la cuisinière de Dorante, est éprise de Pierre, le serviteur d’une jeune veuve du voisinage qui professe à l’endroit des hommes les mêmes sentiments que dorante à l’endroit des femmes. Or, Pierre et Jacqueline, pour se marier, ont besoin du consentement et même d’une petite subvention de leurs maîtres. Bien obligés de se voir à cette occasion, Dorante et la comtesse se sont juré d’avance qu’ils ne s’aimeront pas.

Cas 5 : « La seconde surprise de l’amour »
La Marquise est une veuve noire qui, après avoir perdu son époux tendrement aimé juste un mois après l’avoir épousé, se dit inconsolable. Un pédant du nom d’Hortensius qu’elle a engagé pour lui lire Sénèque passe plus de temps à poursuivre Lisette, qui ne l’écoute guère, de ses plaisanteries pédantesques et raffinées. un chevalier, amis du mari, auquel elle ne peut refuser sa porte, vient aussi quelquefois la voir. Le chevalier, un amour malheureux au cœur, il est décidé à pleurer à jamais l’infidélité de sa maîtresse Angélique.

Cas 6 : « L’Heureux Stratagème »
La comtesse porte à Dorante des sentiments qui ne sont pas payés de retour. Lorsque survient un chevalier gascon, son bavardage de fat amuse la comtesse. Se voyant désormais négligé, Dorante s’en plaint, mais la comtesse ne fait que l’en railler. Il se tourne alors vers la marquise

Cas 7 : « La Méprise »
Deux sœurs (Syvia et Angélique), toutes deux blondes et charmantes, qui vont jusqu'à s'habiller l'une comme l'autre. La scène se passe dans un jardin public où les deux jeunes filles se promènent masquées, mais séparément, si bien que l’amoureux, Dorante, croit continuer avec l’une la conversation commencée avec l’autre

Cas 8 : « Le Legs »
Lisette veut empêcher le mariage de sa maitresse parce qu’il restreindra l’influence qu’elle exerce sur elle. Par bonheur pour elle, le soupirant est timide et sans cesse hésitant. Comme, de plus, une clause d’un legs qui lui a été fait l’oblige à payer 200 000 francs s’il épouse la comtesse, il lui est très difficile de se décider à sauter le pas et il voudrait bien que Lisette fasse cet aveu à sa place. Lisette commence par refuser avant d’accepter, mais en s’efforçant de jeter du ridicule sur le soupirant effarouché.

AVEC TRAVESTISSEMENT simple :

Les travestissements sont à réserver à des improvisations de plus de 6 minutes car ils demandent du temps au niveau de l'écriture de l'improvisation.

Cas T1 : « Le jeu de l’amour et du hasard version light 1 travestissement au lieu de 2»
M. Orgon, désire marier sa fille Silvia à Dorante, le fils d'un de ses vieux amis. Silvia évoque ce mariage avec Lisette, sa femme de chambre, et lui confie les craintes qu'elle a d'épouser ce jeune homme qu'elle ne connaît pas. Orgon, en père libéral, accepte que sa fille change de rôle avec Lisette, afin qu'elle puisse ainsi mieux observer son futur mari. Silvia et Lisette échangent donc leurs vêtements et leurs identités. Arlequin devance son maitre Dorante pour annoncer son arriver.

Cas T2 : « L’ile des esclaves »
Dorante et son valet Arlequin font naufrage. Ils débarquent dans l'île des esclaves, une île fondée, il y a une centaine d'années par des esclaves révoltés. Dans cette île les maîtres deviennent des valets et les valets des maîtres. Ainsi, Dorante et son laquais Arlequin, Syliva et sa soubrette Lisette échangent leur condition, leurs vêtements et aussi leurs noms.

Cas T3 : « La fausse suivante »
Pour mettre à l’épreuve Dorante qu’elle doit épouser alors qu’ils ne se sont jamais vus, une jeune femme se présente à lui déguisée en Chevalier.
Dorante, dupé par le travestissement, se prend d’amitié pour le Chevalier et lui parle de sa nouvelle conquête : une tendre comtesse envers laquelle il s’est engagé

Cas T4 : « Les fausses confidences »
Dorante, jeune homme d’une famille honorablement connue se trouve ruiné. Son ancien valet, Dubois, qui l'a quitté parce que son maître n'avait plus les moyens de le payer, et qui est maintenant au service d’une jeune veuve prénommée Araminte, riche, bonne, sans vanité, entreprend de la lui faire épouser, le voyant épris de cette dame. Il engage Dorante à se faire présenter dans la maison en tant qu’intendant par M. Rémy, son oncle.
Toute l’action est menée par Dubois, qui met en place un stratagème redoutable pour rendre Araminte amoureuse de Dorante.
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