Caucus de comparée : Par quel bout le prendre ?
Le caucus de comparée est l’occasion de mettre en place un jeu d’équipe et de dépasser l’étape de la rencontre (mixte).
Il est de coutume de proposer dans le caucus de comparée une idée générale de l’improvisation avec situation de départ et de rajouter éventuellement un outil de mise en scène (en prenant garde de ne pas écrire l’impro dans le caucus ou d’utiliser une tomate récurrente).
On se focalise alors comme pour la mixte sur le traitement du thème comme élément primordial du carton de l’arbitre.
Pourtant, il existe un paramètre plus important que le thème pour une improvisation comparée à mes yeux, il s’agit de la durée de l’improvisation.
C’est le point clé à la naissance du caucus. En effet, on ne va pas traiter une improvisation comparée de 30 secondes comme une de 3 minutes ou encore de 5 minutes.
Il faut alors prendre conscience qu’il faut « en gros » compter 30 secondes de paroles par joueur présent dans une improvisation. Il ne s’agit pas jouer avec des chronomètres ou de toujours jouer de la même façon en fonction des durées mais d’adapter notre écriture et nos interventions en fonction de cette échelle « fictive et arbitraire ».
Si on veut, par exemple, rentrer à 6 joueurs sur une improvisation de 1 minute, il va nous falloir adapter la répartition du temps de parole, trouver des astuces scénographiques, utiliser des outils narratifs comme le chœur ou le jeu en une seule entité.
Mais on peut également, conscient de la durée, décider de n’envoyer qu’un ou deux joueurs qui vont ainsi avoir plus de temps de paroles et donc proposer un traitement différent.
D’ailleurs, je trouve que les équipes d’impro ont de plus en plus tendance à engager l’ensemble des joueurs sur les comparées, c’est ce priver de très belles scènes non ? D’avoir plus d’espace pour improviser sur des durées courtes ?
Ça demande de la générosité car il faut accepter d’offrir aux autres joueurs un temps de jeu à lui ou à eux mais c’est ça aussi le jeu d’équipe, faire des choix et proposer de la variété.
A la lecture de la durée de l’improvisation, on doit avoir en tête une petite grille de traitement avant de s’intéresser au « qui ? » et de placer la situation de départ.
Certains improvisateurs aiment partir de rien et laisser venir les choses, c’est louable, mais seulement sur une improvisation qui va durer un certain temps.
Sur des durées courtes (nombreuses en match), si on désire offrir un jeu d’équipe, il faut adapter le contenu du caucus à la durée.
Pourquoi s’acharner à vouloir écrire une histoire en 2 minutes ? Non, il faut partir dans le vif du sujet savoir ce qu’on l’on joue, qui est qui. J’irai même plus loin, dans la cadre di impro de moins de 2 minutes, on peut intégrer la chute dans le caucus et se focaliser sur notre interprétation.
A l’inverse, au-delà de 3 minutes, on peut partir d’une situation, la vivre et se laisser surprendre par l’instant.
Faites le test !